Paru en France en 2012
La maison en chocolat, de l’auteur espagnol Claudio Cerdán, ne relève pas de l'imaginaire, mais c'est mon blog, je fais ce que je veux. Et l'ambiance est si sombre, le point de vue si original que l'ouvrage a des accents de fantastique.
La maison en chocolat, de l’auteur espagnol Claudio Cerdán, ne relève pas de l'imaginaire, mais c'est mon blog, je fais ce que je veux. Et l'ambiance est si sombre, le point de vue si original que l'ouvrage a des accents de fantastique.
Il
s’agit d’un roman noir basé sur un fait réel. Jamais publié dans sa langue
maternelle, le manuscrit espagnol a directement été traduit par les éditions
Sol y Lune. Il lance au passage cette maison d’édition qui mérite d’être mise
en lumière pour ses ambitions et la qualité de son travail.
La
maison en chocolat se déroule dans la Barcelone de 1912 et évoque un fait
divers qui avait secoué la Catalogne à l’époque, l’histoire de la « sorcière »
Enriqueta Marti qui enlevait et tuait des enfants, sans oublier de les louer à
des pédophiles. Une croyance populaire laissait penser que les restes des
enfants pouvaient être utilisés pour soigner une forme de tuberculose qui
sévissait à ce moment dans la région. Evidemment, Enriqueta Marti ne se prive pas d'en faire commerce.
L’histoire
avait été très médiatisée, des livres ont même été publiés sur l’enquête. Mais
Claudio Cerdàn ne se contente pas de raconter le fait divers sordide, car toute
l’histoire est vécue à travers les yeux de Milagros, une petite fille de sept
ans enlevée par l’horrible personnage. Le récit évolue donc tout en suggestion
claustrophobique, car nous voyons la progression à travers les yeux d’un enfant pour qui le
bourreau est sa « maman » et les hommes pédophiles des « princes ».
Avec ce regard sans recul aucun, La maison en chocolat est un ouvrage noir,
oppressant, dans la mesure où seul le lecteur prend conscience de l’horrible
situation, mais aussi de la misère régnant à Barcelone au siècle dernier.
On
se sent presque coupable de voyeurisme, et pourtant l’on ne peut s’empêcher de
tourner les pages, jusqu’à une chute plus noire que jamais qui finit de nous
achever. La maison en chocolat est un roman que l’on referme sans que l’on
puisse dire si l’on a aimé, seulement qu’il nous a émus, nous a dérangés. Claudio Cerdán, qui commence à se tailler une jolie réputation en Espagne, fait une entrée réussie en langue française.
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