Paru en France en 2009

Axis est le second volume de la trilogie de Robert Charles Wilson, entamée par l’inoubliable Spin. Après ce premier tome où nous suivions des destinées alors que la Terre se retrouvait prisonnière d’une bulle et que l’univers accélérait autour d’elle, Axis nous projette sur Equatoria, une planète connectée à la Terre par un immense portail.

L’énigme se poursuit concernant les Hypothétiques, ces entités extraterrestres responsables de tant de bouleversements : la sphère autour de la Terre, l’arche qui relie les planètes ou encore de mystérieuses pluies de cendres sur Equatoria, qui laissent pousser des formes étranges et à moitié vivantes. Même si davantage de questions sont soulevées que de réponses apportées, l’intérêt pour ces mystères est maintenu.

En revanche, ce tome, peut-être le ventre mou de la série, supporte difficilement la comparaison avec Spin pour ce qui est de ses personnages, finalement peu attachants. Ici, pas questions de les suivre depuis l’adolescence. Nous attrapons au vol la vie de deux adultes sur Equatoria. Lise, jeune femme en quête d’explications à la disparition de son père, et Turk Findley, aviateur baroudeur désabusé. Deux personnages dont les personnalités à la limite du cliché et le téléscopage sur des situations qui arrangent le scénario forment sans doute le point faible d’Axis.

Le couple, en quête des fameux « quatrième âge », ces humains ayant ingéré un médicament martien basé sur la biotechnologie des Hypothétiques, croisera quelques personnages rescapés de Spin ainsi qu’un jeune garçon aux pouvoirs étranges qui pourrait être la clef dans la communication avec les extraterrestres.

Qu’on ne se méprenne pas, le récit reste passionnant et maîtrisé, versant autant dans l’aventure que Spin touchait à l’intime et la psychologie de ses héros. Le sense of wonder, tout comme le rythme, ténus dans la première moitié, regagnent en intensité sur la fin de l’ouvrage. Reste que là où Spin soulevait son lecteur, Axis ne fait que l’intriguer. Là où Spin laissait partager l’émotion de Tyler, Jason et Diane, le sort de Turk et de Lise dans Axis suscite à peine davantage que de l’indifférence.

Axis est un trait d’union entre Spin et Vortex, un milieu de trilogie qui remplit son rôle, qui pourrait même être qualifié de très bon roman s’il n’était éclipsé par l’excellence du premier tome. Reste à voir si le souffle reprend dans Vortex, qui doit clôturer ce qui est aujourd’hui considéré comme une trilogie majeure de la science-fiction moderne.