Paru en France en 2013

Agharta est un roman de science-fiction difficile à chroniquer, en raison d’un style assez inclassable. Ce pavé de 500 pages propose une histoire alternative de l’humanité se déroulant entre 2002 et 2013. Agharta est le nom d’une civilisation secrète découverte sous la surface de la Terre.

Ces pseudo humains - qui comprennent plusieurs peuples, dont les Atlantes - à la technologie plus avancée que la nôtre, annoncent l’impact prochain d’un astéroïde qui détruira la planète.

Arnauld Pontier nous fait le récit de ces rencontres et de la préparation à l’exode, dans l’urgence, d’une partie de la population humaine et Aghartienne, à bord d’arches stellaires. Il utilise alors des descriptions extrêmement précises et très rattachées à la réalité, comme je n’en ai jamais lues ailleurs. Termes géologiques et climatologiques, modèles de véhicules, noms de bases et d’organisations... La quantité de recherches qu’a dû faire l’auteur est impressionnante. A cela s’ajoute un style très journalistique, qui donne l’impression de parcourir un compte-rendu d’événements. Le tout donne un sentiment de réalisme assez troublant, même si ce côté chronique rend difficile l’attachement aux très nombreux personnages, parmi lesquels des Eons, des humains choisis pour intégrer des corps synthétiques qui survivront au voyage à bord des arches. 

Paradoxalement, la civilisation Aghartienne relève d’une science-fiction nettement plus pulp : combinaisons moulantes, hologrammes, transports lévitants et serviteurs androïdes... L’ensemble produit un effet étrange, entre une précision extrême (trop ?) et un imaginaire où l’on sent un auteur qui se fait plaisir.

Heureusement, Arnauld Pontier ne se contente pas de sa chronologie de situations et ajoute quelques intrigues. Alors que l’on s’attend à voir les humains de la surface s’entre-déchirer face à la menace de l’astéroïde, c’est finalement parmi les Aghartiens que s’ourdissent de multiples complots. Les plus avancés sont finalement les plus malveillants, c’est original et plutôt bien amené. Et qui sont ces étranges visiteurs temporels ?

Agharta, le temps des selkies, est un roman plaisant, dès lors que l’on accepte des descriptions détaillées et une décennie d’événements froidement rapportée à travers divers points de vues. L’ouvrage donne l’impression d’un récit d’aventures SF classique qui aurait été réécrit sous un angle rigoureux par un scientifique. Le livre laisse un goût étrange de frontière floue entre les genres et, rien que pour cela, sort du lot.

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2 commentaires :

  1. Le récit est intéressant mais aurait du bénéficier d'une relecture plus poussé au niveau des unités de mesures utilisé. Kilotonnes au llieu de mégatonnes, multiples en plus ou en moins sur les distances entre les étoiles, etc... Rien de bien méchant mais ennuyeux pour ceux qui s'y connaissent un peu en astronomie.

  2. Phil says:

    J'avoue que je n'avais pas remarqué. Il faut que je bosse mon astronomie !