Paru en France en 1998, retraduit en 2017
Alice Automatique est le troisième ouvrage de Jeff Noon, et vient de bénéficier d’une nouvelle édition chez La Volte, ainsi que d’une nouvelle traduction.
Alice Automatique est le troisième ouvrage de Jeff Noon, et vient de bénéficier d’une nouvelle édition chez La Volte, ainsi que d’une nouvelle traduction.
J’avais adoré l’univers
cyberpunk, musical et surréaliste de Jeff Noon dans Vurt, Pixel Juice et
Intrabasses, qui comptent parmi mes ouvrages préférés. J’avais apprécié Pollen,
Nymphormation et Descendre en marche, même si j’avais moins accroché.
Pour cet Alice, j’avoue être
déconcerté. Tout au long du roman, quand bien même on est emporté par la plume
fluide de l’auteur, on se demande ce qu’on a entre les mains. En gardant un ton
assez jeunesse, Jeff Noon nous livre sa vision d’un troisième tome d’Alice au
Pays des Merveilles. Ce n’est pas tout à fait un hommage à Lewis Carrol, mais
ce n’est pas non plus un détournement. Et si l’on retrouve quelques éléments de
l’univers de Vurt, comme les fameuses plumes, ce n’est pas non plus une version
sombre ou adulte d’Alice.
La jeune fille, avec une
logique propre qui ressemble souvent à de la sottise, poursuit son perroquet,
passe à travers une horloge et se retrouve propulsée dans un 1998 alternatif, à
Manchester. Là, les humains sont devenus des hommes-animaux, et certains d’entre
eux sont assassinés lors de mystérieux « puzzlomeurtres ». Sur chaque
scène de crime, Alice retrouve une pièce d’un puzzle qu’elle cherche à
compléter pour revenir au XIXe siècle. Mais elle est bientôt accusée des meurtres par les boarocrates, hommes serpents qui représentent l’administration. Aux
côtés d’Alice, sa poupée Celia devient un automate animé par des termites et
ressemble de plus en plus à l’Alice originale...
La richesse d’imagination - les
néologismes sont bien sûr de la partie - n’a rien à envier à celle de
Charles Dogdson. Tout est foisonnant, et les actions s’enchaînent à un rythme
effrenné, entre poursuites et comptes à rebours. Le livre est si vite terminé
qu’il est difficile de le digérer.
On sent bien qu’Alice
Automatique est un bijou littéraire bien scandé, mais il a parfois du mal à s’extirper
du pur exercice de style, là où d’autres romans de Noon cachent derrière la
forme et la musicalité davantage d’épaisseur. Reste un excellent moment de
lecture, qu’on relirait presque une seconde fois tant persiste le sentiment qu’on
a manqué des détails.
Categories:
- Avant 2010,
Fantastique
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