On l’attendait, le volume du
capable de relever le niveau de notre cher mais souffrant Disque-Monde, et
c’est peut-être bien Déraillé. Terry Pratchett, s’il ne retrouve pas la
truculence passée avec ce 35e tome, propose un regain d’intérêt avec
une aventure qui, une fois n’est pas coutume, ne reprend pas tous les poncifs
et ficelles déjà exploités.
Dans Déraillé, nous suivons le
personnage désormais récurrent Moite Von Lipwig qui se charge pour le patricien
Vétérini d’accompagner le tout premier chemin de fer du Disque-Monde. Et si le
train fascine autant les habitants d’Ankh-Morpork que ceux des contrées
environnantes, il n’est pas du goût de certains nains.
Pour la toute première fois,
Terry Pratchett aborde le thème délicat du terrorisme et du fondamentalisme
dans le Disque-Monde. Les grags, de vieux nains conservateurs, rejettent la
modernité qui n’est pas selon eux la vraie « nanitude ». Aussi
s’efforcent-ils de prendre le pouvoir sur les progressistes et de détruire le
fameux train. Voilà qui change un peu des métaphores autour du racisme
coutumières chez Pratchett, avec un angle nouveau et amené non sans justesse.
Une grande partie du récit se
déroule donc à bord des wagons qui amènent le roi des nains, menacé d’être
renversé, d’Ankh-Morpork jusqu’en Ubwerwald. On y croise Moite Von Lipwig, mais
encore l’inventeur de la locomotive Richard Simnel ou bien le commissaire
Vimaire.
Combats et coups de théâtres s’enchaînent, et l’ouvrage se dévore au
fil des traverses. Une bonne surprise disquemondienne au regard de
l’essoufflement global de la série.
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