Paru en France en 1999
Si à mon sens l’Aube de la Nuit
n’atteint pas l’excellence du cycle d’Hyperion de Dan Simmons, nous sommes ici
dans un grand space opéra qui réunit tout ce qu’on peut demander au genre.
La gigantesque fresque de cet empire galactique est composée de tant de sous-intrigues qu’il serait inutile d’en
détailler tous les points.
Le lecteur se retrouve plongé
dans une vaste confédération galactique qui fait face à un mal nouveau se répandant de planète en planète : le retour des morts. Pas question de
zombies, mais plutôt de possession. Tout commence sur une petite planète
agricole où l’esprit d’un mort prend possession de Quinn Dexter, l’un des
personnages les plus vicieux du cycle.
Face à cette menace, le héros
Joshua Calvert, qui démarre l’aventure en retapant un vieux vaisseau dont il a
hérité pour tenter d’ouvrir une route commerciale à laquelle personne ne croit.
Même si le personnage est bien campé, Joshua Calvert réunit tous les clichés de
l’aventurier tête-brûlée et taquin. On finira par s’intéresser davantage aux héros
secondaires qui sont psychologiquement moins convenus. Heureusement, le nombre
de personnages et de sous-récits est conséquent, l’histoire sautant d’un point
de vue à l’autre au moment le plus frustrant, avec de jolis
cliffhangers.
Puisque des personnages
historiques prennent possession du corps des vivants, nous retrouvons Al Capone
parmi les possédés, qui sera la version intelligente et organisée d’un Quinn
Dexter, et tentera d’étendre son règne par la ruse et les alliances. Louise est
sans doute le caractère féminin le plus attachant. Jeune fille issue d’une
riche famille anglaise qui exporte une précieuse liqueur de rose, elle sera
séduite par Joshua. Enceinte de lui, elle quittera avec sa sœur sa planète
natale pour se mêler à la fois à un univers qu’elle découvre et au vaste
complot qui secoue la galaxie.
Parmi les espoirs de vaincre
les possédés, quelques races alien seront prétexte à de nombreux
rebondissements. L’univers humain est lui même divisé entre adamistes, les cultures
ordinaires, et édenistes, utopistes télépathes vivant sur des stations
spatiales. Le lecteur croisera également des vaisseaux conscients et plus
rapides que la lumière qui peuvent converser avec leurs passagers, une arme
capable d’éteindre une étoile, et tant d’autres technologies. Bref, du sense of
wonder à ne plus savoir qu’en faire, mais aussi du sexe, de la violence parfois
crue : sortez le pop-corn.
La plume de Peter F. Hamilton
sait effacer l’auteur pour laisser place à l’histoire. Le rythme et les
tournures sont justes, fluides. On reprochera bien sûr, et c’est inévitable sur
un cycle de plusieurs milliers de pages, quelques longueurs qui posent le
récit. On notera aussi de grosses ficelles qui rendent le plaisir coupable :
héros intrépides, méchants vraiment méchants, jeunes ingénues ou deus ex
machina un peu faciles. Mais l’auteur s’efforce néanmoins de casser des
situations convenues avec quelques virages inattendus. Une saga au final très
addictive, de celles qui vous empêchent de dormir dès lors que l’on a accroché
au premier volume...
Categories:
- Avant 2010,
Science-Fiction,
Space opéra
C'est un cycle auquel je compte me frotter un jour, mais pour le moment il est malheureusement difficilement trouvable en intégralité...
Oui, ce sera exceptionnel de trouver les 7 poches en stock dans une librairie. Commande presque obligatoire, ou peut-être en version numérique ?