Paru en France en 2012
Vortex est le dernier volume de la trilogie du Spin de Robert Charles Wilson. Après Spin, ses mystères et ses personnages envoûtants, puis Axis, qui poursuit avec moins de brio les interrogations sur la nature des Hypothétiques - ces extraterrestres qui relient les mondes et enferment la terre dans une singularité - Vortex renoue avec le souffle initial.
Vortex est le dernier volume de la trilogie du Spin de Robert Charles Wilson. Après Spin, ses mystères et ses personnages envoûtants, puis Axis, qui poursuit avec moins de brio les interrogations sur la nature des Hypothétiques - ces extraterrestres qui relient les mondes et enferment la terre dans une singularité - Vortex renoue avec le souffle initial.
Vortex alterne entre deux
époques. Un présent qui se situe entre Spin et Axis, sur Terre. Une jeune
docteur d’un institut / asile qui accueille les vagabonds et un policier
placide et vaguement impliqué dans un complot plus large, s’intéressent à un
jeune homme un peu simplet, Orrin Mather, qui écrit sur des carnets un bien
étrange récit prophétique. Cette partie, très trhiller, est aussi passionnante
qu’un bon roman policier.
L’autre époque, c’est le
contenu de ces carnets. L’histoire démarre dix mille ans plus tard, sur une
planète où Turk Findley, enlevé par les Hypothétiques à la fin d’Axis, resurgit
soudain. Et ce futur ne manque pas de sense of wonder. Nous retrouvons ainsi
Vox, un archipel constitué d’îles mobiles, conduit par des fanatiques reliés
entre eux par des implants, partageant ainsi les émotions et les opinions.
Cette démocratie malade est persuadée qu’elle doit unir son destin avec les
Hypothétiques et ira jusqu’à revenir sur une Terre dévastée pour atteindre son
but.
Turk devra démêler le vrai du
faux, accompagné d’Allison, une femme dont la personnalité initiale a été
remplacée par celle d’une jeune fille ayant vécu des millénaires plus tôt, et
par Isaac Dvali, le jeune garçon vu dans Axis et pris pour un dieu par les
croyants.
Bien sûr, les deux époques son
connectées au-delà des simples carnets, et les pièces du puzzle finissent par
s’assembler jusqu’à une conclusion vertigineuse quoiqu’un tantinet précipitée.
Si le rythme était parfois inégal dans Axis, il est parfait dans Vortex,
haletant. Les personnages retrouvent une épaisseur, sans peut-être atteindre
celle de Spin, mais l’aventure et l’extraordinaire viennent largement
contribuer à l’immersion. L’anti-fanatisme religieux est parfois un peu
démonstratif et moralisateur, mais le jeu sur les réalités, les récits et
autres journaux intimes à la fois sources et conséquences, ces subtils parallèles
avec l’écriture voire l’écrivain lui-même ajoutent à la profondeur du tout.
On termine Vortex en prenant un
soudain recul sur les trois opus de la trilogie. Ce dernier volume a la force
de faire oublier les quelques ellipses et défauts pour laisser une impression
d’ensemble à couper le souffle. On se prend à repenser, une fois les
révélations saisies, aux implications de chaque scène lue depuis Spin. Un tour
de force.
Categories:
2012,
Science-Fiction,
Space opéra
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